Peinture / Dessin
PEDINIELLI Gilbert

"Suites Kamasutriennes" de Gilbert PEDINIELLI
Exposition du 1er décembre 2022 au 14 janvier 2023.

à l'Atelier PIANO 37, avenue de Cannes, Vallauris.

Cliquez ICI pour voir la plaquette éditée par stArt.
Dans le cadre des expositions organisées pour les 30 ans du collectif d’artistes stArt
exposition "Les artistes stArt au 109"
109-Pôle de Cultures Contemporaines 89 route de Turin à Nice (06300)
du 23 au 31 octobre 2020 de 14h à 19h.
Vernissage continu de 14 heures à 19 heures le samedi 24 octobre 2020.
Les 43 artistes participants :
Henri BAVIERA – John BENDALL-BRUNELLO – Tiziana BENDALL-BRUNELLO – Isabelle BOIZARD – Jocelyne BOSSCHOT – Kim BOULUKOS – Gilbert CASULA – Véronique CHAMPOLLION – Jean-Louis CHARPENTIER – Cathie COTTO – Alain DE FOMBELLE – Pascale DIELEMAN – Pascale DUPONT – Elizabeth FOYÉ – Olivier GARCIN – Michèle GAUDARD – Pascal GEYRE – Jacques GODARD – Bernard HEJBLUM – Camille HERCHER-MOHEN – Hala HILMI- HODEIB – Pierre JEHEL – Roland KRAUS – Rosemarie KREFELD – Régine LAURO – Nicolas LAVARENNE – LOUISE CAROLINE – André MARZUK – Margaret MICHEL – Martin MIGUEL – Daniel MOHEN – Roland MOREAU – Olga PARRA – Gilbert PEDINIELLI – Richard PELLEGRINO – Isabelle POILPREZ – Claudie POINSARD – Nicola POWYS – RICO ROBERTO – Rachèle RIVIERE – Serenella SOSSI – Bernard TARIDE – Jean-Paul THIRY.
Visite en photos du vernissage samedi 24 octobre 2020 en suivant ce lien dans la rubrique "Archives Photos"

Construite au fil de rencontres amicales et d’enthousiasmes partagés, la collection de Danielle Santini et de son conjoint l’artiste Gérard Éli rend compte des relations qu’ils entretiennent de longue date avec les peintres, photographes, sculpteurs, plasticiens d’ici et d’ailleurs, au point de façonner leurs lieux de résidence successifs à partir des œuvres de cette communauté toujours augmentée, dans une saturation visuelle parfois enivrante et des voisinages toujours surprenants.
Une exposition "HOMMAGE À BRUNO MENDONÇA" est présentée dans l’espace permanent au deuxième étage du Château durant le deuxième semestre 2021 ; les œuvres de Bruno Mendonça proviennent de la collection du CIAC – Ville de Carros, et sont pour l’essentiel issues de la donation effectuée par la famille de l’artiste en 2015.
Bruno figurant dans le cercle amical et dans la collection de Danielle Santini et Gérard Éli, cet accrochage complète naturellement l’exposition Passion Particulière.
Vernissage en continu le samedi 10 juillet 2021 de 10h à 18h.

« ART-ACTION, POESIE(s), PERFORMANCES »
Textes de OLIVIER GARCIN et MICHEL GAUDET. 5 €.
Ed. de tête : Olivier Garcin : 3 séries de prints bichrome sur papier clairefontaine, 15x26cm
série rouge 6 ex, série grise 7 ex, série floue 7 ex : 40 € chaque, les 3 = 100 €.
à l’occasion des 2 manifestations organisées au Garage 103 et au Museaav, Nice.
Gilbert PEDINIELLI : exposition "MES PANTHÉONS
Vernissage le mercredi 8 septembre 2021 à 18 h.

Cette édition a été réalisée à l’occasion de l’exposition
7 À LA GALERIE DEPARDIEU
du 30 novembre au 31 décembre 2017
Galerie Depardieu
6, rue du docteur Jacques Guidoni à Nice (06000).
Cliquer sur l'image pour voir le PDF du catalogue
Cette plaquette «Dans le Rétro», éditée en 2016,
retrace les 6 épisodes qui ont ponctué les 25 ans de stArt.
Elle accompagne 3 plaquettes d’exposition et un DVD
sur les activités du collectif durant ces dernières années.
Pour consulter le catalogue cliquez ici ou ci-dessous sur la couverture de l'édition

________
Vendredi 13 juin 2014
à partir de 18 heures - dîner 20 heures -
The Event Lounge
Boulevard Général Wahis
16/F, 1030 Bruxelles.
Catalogue : stArt Editions.
Pour consulter cette édition cliquez sur l'image ci-dessous

________
Parutions à l'occasion de l'exposition de Gilbert PEDINIELLI, "La Cité de la baie des anges"
M.M., le Port, le cinéma, les anges et moi à la Galerie Maud Barral ( Port de Nice),
avec présentation du livre "La Cité de la Baie des Anges" 64 p, coédité par Maud Barral et stArt.
Exposition du 1er au 30 décembre.
Dans Le PATRIOTE du 30 novembre 2012
(Cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Dans LA STRADA, novembre 2012

Photos, collages, peintures, montages de Gilbert PEDINIELLI.
Cet ouvrage a été réalisé à l’occasion de son exposition «La Cité de la Baie des Anges»
à la Galerie Maud Barral, Nice, en novembre et décembre 2012.
Cet ouvrage est réalisé par stArt en co-édition avec la Galerie Maud Barral
16, Quai des Docks, 06300, Nice.
Pour consulter l'édition cliquez ici ou sur l'image ci-dessous

Dépôt légal : décembre 2012
ISBN : 2-913222-87-0
________
Vidéo de la rencontre réalisée par Fred DAUDIER (arcanaeprod)
________
Exposition thématique "Enfermement / Liberté"
de 38 artistes du collectif de stArt
vernissage le dimanche 31 juillet à 11h.

"Enfermement / Liberté", par France Delville.
Dans le catalogue de l’exposition Frédérik Brandi a écrit une préface très éthique, son introduction étant suivie d’un texte de Laborit dans « L’éloge de la fuite ». « Pour en finir avec l’enfermement dans la sensation fallacieuse de « liberté », titre-t-il, et il écrit : « Le vent passe sur les tombes et la liberté viendra, on nous oubliera ! Nous rentrerons dans l’ombre... »
Vous avez dit liberté ? Devant une aussi flamboyante idole érigée en thème d’exposition, les artistes n’ont évidemment pas c’est dans leur nature la sagesse ni le goût de l’effacement du partisan dans la complainte chantée par Anna Marly. Sachant résister à tout sauf à la tentation, les courageux participants n’ont donc pas hésité à s’enfermer dans leurs ateliers (qui a dit : « et dans leurs illusions » ?) pour s’emparer du sujet avec poésie, humour ou réalisme, et ainsi nous livrer le regard qu’ils portent sur le monde, laissant deviner le voile qu’ils jettent parfois sur la réalité, les barreaux qu’ils installent, les grilles qu’ils brisent, les frontières visibles ou invisibles, les contraintes, les évasions, la parole confisquée... À vous de voir, maintenant ».

« Enfermement et liberté » 2010, de Bernard Hejblum.
Puis vient le texte de Laborit : « La notion d’absence de liberté humaine est difficile à admettre, quelle que soit la structure sociale de l’auditoire, car elle aboutit à l’écroulement de tout un monde de jugements de valeur sans lequel la majorité des individus se sentent désemparés. L’absence de liberté implique l’absence de responsabilité, et celle ci surtout implique à son tour l’absence de mérite, la négation de la reconnaissance sociale de celui ci, l’écroulement des hiérarchies. En effet, loin d’être « une donnée immédiate de la conscience », la liberté, ou ce que nous appelons liberté, c’est la possibilité de réaliser des actes qui nous gratifient, de réaliser notre projet, sans nous heurter au projet de l’autre. Mais l’acte gratifiant n’est pas libre. Il est même entièrement déterminé. Dans un ensemble social, la sensation fallacieuse de liberté pourrait s’obtenir en créant des automatismes culturels tels que le déterminisme comportemental de chaque individu aurait la même finalité. L’individu agirait ainsi pour éviter la punition sociale ou pour mériter sa récompense...
Les sociétés libérales ont réussi à convaincre l’individu que la liberté se trouvait dans l’obéissance aux règles des hiérarchies du moment et dans l’institutionnalisation des règles qu’il faut respecter pour s’élever dans ces hiérarchies.
Comment être libre quand une grille explicative implacable nous interdit de concevoir le monde d’une façon différente de celle imposée par les automatismes socio culturels qu’elle commande ? La liberté commence où finit la connaissance. Ce que l’on peut appeler « liberté », si vraiment nous tenons à conserver ce terme, c’est l’indépendance très relative que l’homme peut acquérir en découvrant, partiellement et progressivement, les lois du déterminisme universel. Il est intéressant de chercher à comprendre les raisons qui font que les hommes s’attachent avec tant d’acharnement à ce concept de liberté. Tout d’abord, il est sécurisant pour l’individu de penser qu’il peut « choisir » son destin, puisqu’il est libre. Or, dès qu’il naît au monde, il cherche sa sécurisation dans l’appartenance aux groupes : familial, professionnel, de classe, de nation, etc., qui ne peuvent que limiter sa prétendue liberté. Il lui est agréable aussi de penser qu’étant libre il est « responsable ».
La liberté ne se conçoit que dans l’ignorance de ce qui nous fait agir. Elle ne peut exister au niveau conscient que dans l’ignorance de ce qui anime l’inconscient. Il faut reconnaître que cette notion de liberté a favorisé l’établissement des hiérarchies de dominance puisque, dans l’ignorance des règles qui président à leur établissement, les individus ont pu croire qu’ils les avaient choisies librement et qu’elles ne leur étaient pas imposées. Dès que l’on abandonne la notion de liberté, on accède immédiatement, sans effort, sans tromperie langagière, sans exhortations humanistes, sans transcendance, à la notion toute simple de tolérance. Mais, là encore, c’est enlever à celle ci son apparence de gratuité, et supprimer le mérite de celui qui la pratique...
On croit l’autre libre et responsable s’il ne choisit pas le chemin de la vérité, qui est évidemment celui que nous avons suivi. Mais si l’on devine que chacun de nous depuis sa conception a été placé sur des rails dont il ne peut sortir qu’en « déraillant », comment ne pas tolérer, même si cela nous gêne, qu’il ne transite pas par les mêmes gares que nous ? Et curieusement, ce sont justement ceux qui « déraillent », les malades mentaux, ceux qui n’ont pas supporté le parcours imposé par le destin social, pour lesquels nous sommes le plus facilement tolérants. Il est vrai que nous les supportons d’autant mieux qu’ils sont enfermés dans la prison des hôpitaux psychiatriques. Notez aussi que si les autres sont intolérants envers nous, c’est qu’ils nous croient libres et responsables des opinions contraires aux leurs que nous exprimons. C’est flatteur, non ? (D’après Henri Laborit : Éloge de la fuite, Éd. Robert Laffont, Paris, 1976).
Dans « L’affaire Moro » (1978), Leonardo Sciascia cite Pasolini ayant appelé disparition des lucioles une certaine période noire de l’histoire de l’Italie : « ... les choses horribles qui ont été organisées de 1969 à aujourd’hui, dans la tentative, jusqu’à présent formellement réussie, de conserver à tout prix le pouvoir... ».
Entre les périodes noires, au sein même des périodes noires, quelque chose peut, malgré tout, briller - des sortes de lucioles (de lux, lumière) que sont les œuvres d’art, y compris l’art des fous : à l’extrême « Face à l’anéantissement », du suédois Carl Frederik Hill, un homme et une femme marchant sur des cadavres. Comme Gilbert Pedinielli nous rend répétitivement sensible l’éclair qui a zébré la beauté de Marilyn...
« Schizophrénie »,

de Gilbert Pédinielli.
Enfermement liberté : quel couple, depuis toujours. Pour toujours ? Même la solution aura failli être détruite. Par Hitler. Art dégénéré. Dont Fritz Levedag, avec sa « ligne illimitée », pourrait être l’enseigne, car il est écrit : « La recherche sur la liberté de la ligne est radicale ... Pour avoir produit de l’art abstrait, il fut envoyé au front, d’où, au delà du risque mortel d’y passer à chaque heure, il tira une maladie qui, quelques années plus tard, le fit trépasser. Et : « Plus tard, en Norvège où il fut soldat, la hiérarchie chercha à éliminer Fritz Levedag parce qu’à la lueur du soleil de minuit il se livrait à une activité on ne peut plus criminelle : peindre des formes abstraites ». Pendant ce temps, tous les médecins, psychiatres, pseudo psychanalystes de l’Allemagne nazie, sous la houlette de Matthias Göring, établirent une « psychothérapie » qui chercha à TOUT guérir, et particulièrement la liberté intérieure qui s’appelle le Sujet, cette dimension unique, inaccessible, son secret. Dimension intime insupportable à un Etat (état ultime de la Folie élevée au rang de la Foule) qui mit en place la fabrique d’assujettis propres à la reproduction, à l’usine, à la guerre. Il y eut donc, parmi ces services... ces sévices... un secteur, une sorte de ministère, de la weltanschauung. Ce n’est pas une plaisanterie : on allait soigner la vision du monde des gens, en faire un système de représentations pour bon aryen, qu’on l’écrive comme on veut. Jean Leppien, allemand qui refusa de faire la guerre, entra dans la résistance, exécuta une série de tableaux, dits abstraits, c’ est à dire extraits, tirés au cordeau, à la corde pour ne pas se pendre de l’horreur, et qui passent pour des barreaux de prison, sur fond d’un ciel phosphorescent.
« Tension noire » de Bernard Abril.

La « Tension noire » de Bernard Abril montre les mêmes fractures, obliques : les barreaux de prison ne sont rectilignes que dans le Réel, mais ils font de l’intérieur de l’humain enfermé un miroir brisé. On reprocha au Nouveau Réalisme, à Restany et ses disciples, d’avoir parlé d’autre chose que du pouvoir de l’homme sur l’homme, on leur a reproché d’avoir évité de mettre les pieds dans le plat.
D’un air triste, du bord de son sourire, Rony Brauman, lui, ne cesse de dire ce qu’il voit qui se passe, et que personne ne veut entendre. Personne, non. Mais tant sont « sidérés ». L’Histoire est faite de sidérations successives. Il y a une raison profonde à cela, et irréductible elle aussi, et qui vient de la fracture entre le mot et la chose. Le pervers se sert de cette faille, il profite qu’il n’y aura jamais de preuve... à prendre dans la main, dans l’esprit, à nouer définitivement... preuves du Crime. Du crime, du délit. Le pervers le sait, qu’il pourra toujours nier. Qu’ON pourra toujours nier. On le tient comme un épouvantail, ce « on », comme bouclier, pour s’avancer sur le champ de bataille et faire une hécatombe de plus. Dénis, négationnismes renaissent tels les meilleurs phénix du monde...
La raison irréductible du malentendu mortel, assassin, c’est que l’enfermement premier est dans la logique elle même. Logique indispensable et impossible scientifiquement. La Science quand elle se veut perverse s’en sert à tours de bras. Ce qui enferme devrait ouvrir, pourrait ouvrir, au prix de la notion d’infini, comme Klee l’a revendiqué pour lui même. Au nom des mathématiques et de la physique modernes, l’incomplétude, l’indécidable, l’indéterminé dont Bernar Venet a fait son concept maître ont fait rappel à l’ordre. Sur le « je sais que je ne sais rien », la littérature moderne a carrément fondé l’inarticulé.
Enfant, Einstein voulait chevaucher un rayon de lune, et Hiroshima sera une curieuse apothéose pour le maniement de l’atome. Que l’observateur fasse partie du système observé peut être éventuellement au fondement d’une éthique de l’autre, une irruption, arbitraire comme l’est le signifiant, du droit de l’autre à être. Et, bien sûr, c’est le contraire : l’angoisse de ne pas être qui produit le meurtre de l’autre. De l’autre en soi. Sur l’autre. Meurtre non pas de l’autre, mais sur l’autre, sur le bouc émissaire. La prison où l’on enferme l’autre n’est qu’un dispositif pour tuer l’angoisse, tuer la mort.
Vendredi 26 août 2011 , par France Delville.
Catalogue de l'exposition thématique "Enfermement Liberté" de 38 artistes du collectif de stArt
dans la salle des fêtes de La Brigue Vallée de la Roya,du 27 juillet au 7 août 2011,
vernissage le dimanche 31 juillet à 11h.
Textes de France DELVILLE et Frédérik BRANDI.
Imprimé à Nice, ISBN 2-913222-82-X, juillet 2011.
dans la galerie municipale de La Brigue Vallée de la Roya,
du 28 juillet au 15 août 2010, vernissage le samedi 31 juillet à 11h.
Voir la nouvelle plaquette  PDF éditée à cette occasion par stArt.

________
Réalisation Fred DAUDIER
___
décembre-janvier 2010


de Gilbert Pedinielli à l'Atelier Marc Piano, Vallauris
novembre 2009.
___
Commissaire d'exposition : Gilbert BAUD pour l'Association stArt,
texte de présentation par Jacques SIMONELLI.
La médecine et la zoologie modernes s’accordent à regrouper l’ensemble des revêtements corporels dont se protègent, se parent, ou qu’utilisent les êtres animés sous le nom de phanères ; plumes, poils, écailles, ongles, griffes, cornes et sabots sont tous en effet, si variés que soient leurs aspects, des productions épidermiques issues des téguments.
De même la médecine traditionnelle chinoise les rassemble-t-elle, malgré leurs apparences contrastées, sous le nom des cinq protections, chacune de celles-ci se trouvant liée à l’un des cinq mouvements énergétiques fondamentaux qui rythment la vie.
Au Bois correspondent ainsi les animaux velus, au Feu les animaux à plumes, à la Terre les animaux à peau nue (l’homme en particulier), au Métal les animaux à cuirasse, à l’Eau les animaux à écailles. L’homme, centre de notre état de manifestation, est tout naturellement lié à la terre, où il résume et synthétise les capacités des Dix mille êtres, c’est à dire de la totalité des êtres existants, pour transmettre la réponse terrestre aux influx du Ciel, selon son rôle de médiateur dans la triade Ciel-Terre-Homme.
Si l’homme est décentré, excentré, ce qui est le cas du plus grand nombre dans les époques de décomposition telles que celle que nous traversons, l’épiderme cesse d’être l’interface permettant contact et échanges harmonieux entre l’homme intérieur et son environnement. Il n’est pas exceptionnel que le déséquilibre entre l’homme, réduit qu’il se trouve ainsi aux plus inférieures de ses possibilités, et le cosmos se traduise par une altération maladive de ses phanères, et que ceux-ci en viennent à mimer le type de protection tégumentaire de telle ou telle espèce animale.
En pathologie, on observera alors :
une forme congénitale d’hypertrichose, maladie caractérisée par la pilosité du visage et de tout le corps, illustrée à l’époque maniériste par les portraits de la famille Gonzalez, souvent joints aux expositions des œuvres d’Arcimboldo, et que la médecine européenne de l’époque, dans sa classification en quatre éléments, reliait au Feu, alors que la médecine orientale les attribuerait au Bois ; des hypertrophies du tissu épidermique, majorées par celles des tissus conjonctifs et osseux, caractérisant le syndrome de Protée (dont la victime la plus célèbre reste le malheureux Elephant Man, aux déformations si fidèlement restituées dans le film de David Lynch) et liées à la Terre ; une ichtyose et ses squames, évidemment liée à l’Eau. En littérature, l’imagination de Lovecraft peuplera les rues d’Innsmouth de créatures mi hommes mi poissons, à l’échine écailleuse et d’odeur repoussante ; une sclérodermie diffuse, fibrose cutanée et vasculaire où la peau enserre les membres et le thorax comme une véritable cuirasse cartonnée, correspond au mouvement du Métal, dont le dynamisme est de durcir en rétractant.
Les naissances monstrueuses d’enfants munis de cornes, de sabots et de griffes rapportées par Belleforest et Boaistuau, chroniqueurs du XVIe siècle, traduisent la fascination et la peur d’hybridations contre nature entre l’homme et l’animal, présages de catastrophes, et qu’expriment les sphinges ailées de Mossa, à l’affût sur les toits d’une ville engloutie, d’un tableau du musée Chéret à Nice.
Dans l’exposition organisée à l’initiative de Gilbert Baud, et portant sur ce thème des cinq protections, on verra comment les différents aspects des enveloppes corporelles, offerts comme support à l’imagination des artistes, évoquent aussi les cinq sens, eux-mêmes liés aux cinq mouvements de la physiologie taoïste.
Si toutes les pièces - souvent issues de trouvailles, rencontres, assemblages, signes et traces préexistants - s’adressent d’abord à la vue, la surface lisse du verre, des céramiques émaillées, ou la rugosité des grès, des murs lépreux et graffités, appelle aussi le toucher, les grands bruissements d’ailes ou le frémissement des plumes duveteuses intéressent l’ouïe, telle bouche prête à mordre suggère la saveur, herbes séchées, fibres, pigments agacent les narines. Le tout orchestré par les noces du désir et de la mort, moteurs rivaux et secrets de ces parades nuptiales et guerrières – mues des fourrures et des plumages, chants d’oiseaux, cornes belliqueuses, cuirasse hérissée de piquants.
Il convient de goûter tous ces prestiges, sans trop s’y laisser prendre, puisque “Les cinq couleurs aveuglent l’œil, les cinq notes assourdissent l’oreille, les cinq saveurs gâtent la bouche, courses et chasses affolent le cœur” (Tao Te King, ch.12), et de se tourner vers l’espace intérieur où “les âmes spirituelles se fixent sur les charnelles” (id, ch. 10), comme le Ciel s’unit à la Terre et produit la Vie. Il ne s’agit plus alors de la limite entre un individu et son environnement, mais de l’union intime qui fonde l’existence humaine, et que donnent à pressentir, en leur dimension introspective, quelques-unes des œuvres réunies.
Jacques Simonelli.
LES ARTISTES :
Angelo ALIOTTA, Isabelle BOIZARD, Kim BOULUKOS, Gilbert CASULA, Véronique CHAMPOLLION, Jean-Louis CHARPENTIER, Cathie COTTO, Pascale DUPONT, Gérard ELI FRANT, Olivier GARCIN, Michel GAUDET, Claude GIORGI, Jean-Pierre GIOVANELLI, Jacques GODARD, Didier HAYS, Bernard HEJBLUM, Hala HILMI HODEIB, Judith KAANTOR & Jean Wolfe ROSANIS, Roland KRAUS, Yvon LE BELLEC, LOOKACE BAMBER, Renaud MARIDET dit MARDI, Bruno MENDONÇA, Daniel MOHEN, Jean Gustave MOULIN, Margaret MICHEL, Gilbert PEDINIELLI, Marc PIANO, Bernard REYBOZ, RICO ROBERTO, Serenella SOSSI, Bernard TARIDE, Monique THIBAUDIN, Edmond VERNASSA, Hubert WEIBEL.
Catalogue avec 50 illustrations couleurs, en vente sur demande : 10 euros hors frais de port.
Avec le concours des associations Ensemble avec Benoît
et Léonard, Nicolas, Andréa et les autres...
PALAIS STÉPHANIE ex hôtel HILTON, Cannes-Croisette
le 7 décembre 2007 à 18h.

de janvier à avril 2007.
Pour consulter l'édition cliquez sur l'image ci-dessous
Textes de Frédérik BRANDI, Daniel CASSINI, et France DELVILLE. 20 €.